Voilà un musée dont j’entendais parler depuis un moment. Pas une rencontre avec des représentantes de l’Oise sans qu’elles m’incitent à découvrir le musée de la Nacre et de la Tabletterie de Méru. Ce que j’ai fait, l’autre jour, profitant d’un séjour chez mon frère qui habite (plus ou moins) dans le coin. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre, le mot Tabletterie n’évoquant pas grand-chose pour moi… Eh bien, bonne surprise ! On est vite embarqué dans un monde aujourd’hui disparu mais qui a pourtant assuré l’activité de Méru pendant des siècles…
Un peu plus loin, on y apprend aussi le langage de l’éventail. Parce que, eh oui, il y a un langage de l’éventail, utilisé à l’opéra ou au théâtre pour séduire ou se laisser séduire…
1. Parce que ce n’est pas vraiment un musée…
Ne vous attendez pas à un musée type Beaux-Arts ou Louvre ici ! Le musée de la Nacre et de la Tabletterie de Méru est logé dans une ancienne usine typique de la Révolution industrielle, loin des ors et des marbres.
On l’appelle musée mais en fait ce sont plutôt des ateliers reconstitués à l’identique. Des ateliers où on fabriquait divers petits objets de luxe à partir de matières naturelles venues de l’autre bout du monde.
Car c’est ça la tabletterie ! La fabrication de boutons, de dominos, d’éventails, de jumelles de théâtre, de broches, de brosses, en utilisant des coquillages, de l’huître perlière blanche, de l’écaille de tortue, de l’os ou de la corne…
La tabletterie apparaît dans le secteur de Méru au XVIe siècle et se développe surtout au siècle suivant. Et en 1900, on compte environ 10 000 tabletiers !
… mais plutôt des ateliers
La visite du musée de la Nacre et de la Tabletterie de Méru commence par une plongée dans l’atelier d’Alfred Tartare.
On y voit les scies, les tours et les outils de ce « dominotier », qui a œuvré jusque dans les années 70. Parce que oui, c’est à Méru, que la plupart des dominos du marché international étaient fabriqués ! Les hommes fabriquaient le côté blanc, en os, et le côté noir, en bois d’ébène. Tandis que les femmes perçaient les 168 points du jeu et que les enfants assuraient le «mouchetage ».
2. Parce que l’atelier
de boutonnier est intact
La guide actionne la machine à vapeur d’époque et, de l’autre côté de la cloison, c’est tout l’atelier de boutonnier qui revit ! Ici, à Méru, la grande spécialité c’est le bouton en nacre. Et le musée de la Nacre et de la Tabletterie en montre la fabrication, étape après étape, de la matière première au bouton fini.
On découpe des pièces rondes dans des coquillages. On frotte les ronds de nacre avec une meule. On les perce, on les grave, puis on les polit…
3. Parce qu’on découvre des métiers
qu’on ne soupçonnait pas…
Un découpeur, vous savez ce que c’est ? Et une encarteuse ? Le premier découpe les boutons dans la matière première. Et ne croyez pas que cela soit facile. C’est un sacré boulot, qui nécessite des mois d’apprentissage. L’encarteuse travaille quant à elle à domicile. Elle retrie les boutons et les met sur des cartons. Payée au rendement, c’est la plus mal lotie de la chaîne du bouton… Quant au dominotier, je vous en ai déjà parlé…
4. Parce que les témoignages
de la vidéo sont passionnants
Je dis souvent que rien ne m’intéresse… à part la vie des gens ! Et là, dans la vidéo de 20 minutes présentée en fin de parcours, il y en a des gens qui racontent leur vie ! Des vies entières consacrées au bouton ou à d’autres petits objets du luxe. D’anciens artisans ou des fils et filles de… évoquent leur travail, leur spécialité, leur fierté… J’ai beaucoup aimé écouter ces tranches de vie, souvenirs d’enfance et évocation d’un monde à jamais disparu. C’est vivant, c’est touchant et drôlement intéressant !
5. Parce qu’il y a de beaux objets à admirer
Après la vidéo, à l’étage, on arrive dans une partie expo, où sont notamment présentés de magnifiques éventails, autrefois fabriqués à Méru. En voici quelques uns, juste pour le plaisir des yeux.
Un peu plus loin, on apprend aussi le langage de l’éventail. Car, eh oui, il y a un langage de l’éventail, utilisé à l’opéra ou au théâtre pour séduire ou se laisser séduire… Pour dire oui, non ou « Puis-je te parler en tête à tête ?
6. Parce qu’on trouve des objets sympas
à la boutique
Ce jour-là, je n’étais pas très dépensière. La preuve, cela arrive… Mais je dois dire que j’ai vu des bijoux colorés et originaux à la boutique du musée de la Nacre et de la Tabletterie. Et aussi d’autres jolies petites choses, souvent en nacre. Les prix m’ont semblé raisonnables, ce qui permet de se faire un petit plaisir.
7. Parce qu’on peut manger
et dormir juste à côté
Je n’y ai pas mangé car j’ai visité le musée en plein après-midi. Mais j’ai arpenté rapidement l’hôtel de la Tabletterie et sa déco vous donnera une idée du style de l’établissement, flambant neuf…
Tout cela m’a paru bien sympa et je me serais volontiers attablée ici, histoire de vous dire ce que je pense de cette nouvelle adresse. Une autre fois peut-être…
Le musée de la Nacre et de la Tabletterie
en pratique
51, rue Roger Salengro, 60110 Méru
03 44 22 61 74.
Ouvert tous les jours, de 14 h 30 à 18 h 30, sauf le mardi
Visite guidée chaque après-midi, à 15 h, 16 h et 17 h.
Entrée 7 € adultes et 3,50 € enfants 5/16 ans et étudiants
Gratuit -5 ans.
Hôtel de la Tabletterie en pratique
51 bis rue Roger Salengro, 60110 Méru
03 75 15 00 05
Chambres à partir de 86 € la nuit pour deux
Menu à partir de 22 € le midi en semaine.
J’ai été invitée au musée de la Nacre et de la Tabletterie par #oisetourisme
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