Je vous pose cette question pour la forme mais en fait je vous conseille de ne surtout pas choisir ! En effet, si vous empruntez le Chemin de fer de la baie de Somme, vous pourrez aussi déjeuner ou dîner Au Vélocipède à Saint-Valery. Selon moi, c’est même le ticket gagnant pour une journée parfaite dans ce petit coin de Somme ! Ce jour-là, après un déjeuner dans la ville médiévale, j’ai pris le train historique sur le quai de Saint-Valery, en direction du Crotoy. Une heure à 25 km/heure, à me laisser bercer et à admirer les somptueux paysages de la baie…
Il faut entendre la locomotive respirer bruyamment et le cliquetis des roues sur les rails. Il faut sentir l’odeur du charbon pour retourner plus d’un siècle en arrière, au temps des voyages à petite allure…
Même si je l’avais déjà emprunté il y a quelques années, voilà un sujet qui manquait cruellement sur Plus au nord ! De passage dans le secteur, j’ai donc décidé de profiter d’un après-midi radieux pour monter à bord du Chemin de fer de la baie de Somme.
Les passionnés de l’Association
du Chemin de fer de la baie de Somme
À l’entrée de la ville, je me suis d’abord arrêtée à la petite gare de Saint-Valery, point de départ des trains vers Cayeux-sur-Mer. En gare stationnait la célèbre locomotive à vapeur 101, une 030 T Pinguely, construite en 1905 à Lyon. Une machine classée Monument historique, comme la plupart des locomotives, des voitures voyageurs et des wagons de la collection du Chemin de fer de la baie de Somme.
Tout un patrimoine exceptionnel, qui provient de plusieurs réseaux secondaires français. Après la Seconde Guerre, les Français n’avaient d’yeux que pour l’automobile, délaissant peu à peu le train…
Ce patrimoine aurait purement et simplement pu disparaître, sans la réaction d’une poignée de passionnés. Ainsi, l’Association du Chemin de fer de la baie de Somme est créée en mars 1970, alors que la fermeture de la ligne Le Crotoy/ Saint-Valery menace.
Au temps des élégantes à crinolines
Au fil des décennies, l’Association rassemble et restaure un important matériel ferroviaire. Aujourd’hui, elle possède l’une des plus importantes collections de matériel roulant à voie métrique. Des locomotives à vapeur, des locotracteurs diesel et des voitures historiques, à caisse en bois verni et « plateformes extrêmes » pour certaines.
Restauré et briqué comme un sou neuf, tout ce matériel exceptionnel circule sur l’ancien Réseau des Bains de mer. Inauguré en 1887, il est aujourd’hui préservé par l’Association du CFBS. Il faut entendre la locomotive respirer bruyamment et le cliquetis des roues sur les rails. Il faut sentir l’odeur du charbon pour retourner plus d’un siècle en arrière, au temps des voyages à petite allure. Et des élégantes portant crinoline et chapeau fleuri.
Des voitures d’origine suisse
En début d’après-midi, sur le quai, près du kiosque de Saint-Valery, je retrouve la locomotive 101, avec à son bord un jeune mécanicien à la gueule d’ange.
Derrière, l’ambiance est quelque peu différente. Plus de voitures à caisse en bois verni mais des voitures voyageurs d’origine suisse, nettement plus récentes.
Chacun se presse, grimpe dans un wagon et s’installe, en attendant le coup de sifflet du chef de gare. Malgré mon masque, je sens ce parfum de vieux wagon, difficile à définir mais reconnaissable entre mille.
Moutons de prés-salés… bientôt dans l’assiette
C’est alors parti pour un voyage d’une heure et 15 kilomètres, à 25 km/heure. On baguenaude à Saint-Valery, on traverse le pont qui enjambe la Somme, on jette un dernier œil aux plaisanciers qui se balancent dans le vent léger.
Puis ce sont les mollières, les prairies, les moutons de prés-salés et, tout au fond, la silhouette du Crotoy, qui se dessine dans l’horizon. Je les devine au loin, les deux tourelles de l’hôtel que j’adore (lire ICI).
Puis je sors faire quelques photos sur la plateforme et je souris intérieurement en voyant ces vieux panneaux.
Je me marre en pensant à mon frère Vincent, dont la seule phrase d’italien est « È pericoloso sporgersi », ce que dit en substance ce second panneau.
Faire coucou aux autres trains historiques
À Noyelles-sur-Mer, le train s’arrête une dizaine de minutes pour effectuer quelques manœuvres. L’occasion de croiser d’autres trains historiques, qui suivent leur propre chemin…
On croise notamment le locotracteur FGC 824, tout de jaune et bleu vêtu, une machine espagnole de 1966, dont le moteur Rolls-Royce d’origine a dû être remplacé !
Avec le Chemin de fer de la baie de Somme,
185 000 voyageurs par an
Au Crotoy, arrêt à la pimpante petite gare, dont l’étage abrite le logement du chef de gare. Pour certains, le voyage est terminé. Pour nous, voyageurs montés à Saint-Valery, ce n’est que mi-route.
Le convoi repart dans l’autre sens, toujours au milieu d’un environnement naturel remarquable. Champs, marais, huttes de chasse, oiseaux de mer et quelques chevaux Henson avec leur jolie robe dorée…
Crachotant son nuage de fumée, le train chemine au fond de la baie de Somme dans une belle lumière de fin d’après-midi. Puis, après une heure de route, c’est l’arrivée à Saint-Valery.
Entre ceux qui reviennent et ceux qui partent, c’est fou le monde qu’il y a ! Quelque 85 000 voyageurs au total par an, comme l’indique le site du Chemin de fer de la baie de Somme.
Avant cela… déjeuner Au Vélocipède
Même si Saint-Valery a pas mal d’autres tables qui valent le détour, Au Vélocipède est et reste ma petite adresse préférée ! Vous l’aurez compris, le charmant établissement tenu par Pascal et Nathalie se niche dans un ancien magasin de vélos. J’aime son emplacement, à deux pas de la porte de Nevers et de l’église Saint-Martin, point de départ idéal pour une balade dans la ville médiévale.
À l’intérieur, pas la moindre trace de l’ancien commerce de biclous, ouf ! Nathalie, qui excelle en déco, a métamorphosé l’endroit, conservant son authenticité et sublimant son charme.
La brique, le mariage entre le noir et le beige rosé, la statuette Art déco sur la cheminée, le magnifique comptoir provenant d’une pharmacie, c’est bien simple, moi j’aime tout ici ! Et j’avoue que je me suis (un peu) inspirée des lieux au moment de refaire mon salon…
Ah ces desserts !
Côté table, mon plat fétiche reste la ficelle picarde, nappée d’une sauce crémeuse et bien gratinée, que Pascal réalise parfaitement bien.
Un plat raisonnable pour laisser de la place au(x) dessert(s)… Un simple coup d’œil au buffet me met déjà dans un état ! Du coup, faut-il vraiment choisir entre la tarte au citron meringuée et le sublime gâteau aux noix ? C’était l’époque bénie où une diététicienne ne faisait pas encore partie de ma vie, pauvre de moi…
Au Vélocipède, c’est aussi plusieurs très belles chambres d’hôtes, nichées dans les étages. Un jour ou l’autre, je retournerai y passer la nuit et je vous ferai alors un petit post sur le sujet.
Saint-Valery, ville médiévale avec vue…
Après (ou avant, cela marche aussi) le déjeuner, profitez d’être en ville haute pour arpenter la partie médiévale de Saint-Valery. Je vous ai déjà fait un post sur le sujet il y a quelque temps (c’est par ICI) mais je ne résiste pas au plaisir de vous donner d’autres photos. Car c’est toujours aussi beau et je ne m’en lasse pas…
Le Chemin de fer de la baie de Somme en pratique
Pour cette année 2021, départs jusqu’au 13 novembre (voir toutes les dates sur le site) .
Trajet simple Saint-Valery/Le Crotoy : 12 € adultes, 8 € 4/16 ans et 36 € famille deux adultes et deux enfants.
Aller-retour Saint-Valery/Le Crotoy : 15 € adultes, 11 € 4/16 ans, 46,50 € famille deux adultes et deux enfants.
Les billets sont en vente en ligne ou dans les points de vente sur place :
- Billetterie du Port, quai Perrée à Saint-Valery (photo)
- Gare de Saint-Valery Ville, à l’entrée de la cité, avenue du Général Leclerc
- Gare du Crotoy, avenue de la Gare.
À savoir aussi…
À noter que le transport des vélos est gratuit. Idéal pour faire un trajet en train et l’autre à vélo !
Sachez aussi qu’il n’y a pas besoin de Pass sanitaire pour voyager (sauf dans les trains restaurant).
Tout sur www.chemindefer-baiedesomme.fr
J’ai été invitée par Somme Tourisme, merci à eux !
Découvrez aussi Au Crotoy, un bon bol d’air relevé d’un zeste de culture
1 Commentaire(s)
Que de bons souvenirs, I love baie de Somme …