Vous imaginez Copenhague comme une ville peuplée de Vikings moustachus et bruts de décoffrage, dévorant des harengs au bord du canal de Nyvahn ? Il va falloir changer d’urgence de logiciel ! Avant-gardiste, décontractée et ouverte d’esprit, Copenhague est aussi festive et bigrement sympa. Et surtout très très verte et investie à fond dans le durable ! Depuis 2016, elle compte plus de vélos que d’autos et espère bien avoir un bilan carbone neutre d’ici peu. Bref, une ville passionnante, que j’ai découverte avec un groupe de copines, quatre jours durant…
Si cela n’avait tenu qu’à moi, je crois bien qu’on y aurait mangé tous les midis… Hallernes Smørrebrød est LE grand spécialiste du smørrebrød, ce sandwich danois… bien meilleur qu’un sandwich.
Où entrer de plain pied dans une carte postale danoise ?
Au canal de Nyvahn
Plus cliché, tu meurs ! Avec ses fiers gréements et son long quai piéton qui aligne bars et restos, le canal de Nyvahn est LA carte postale de Copenhague par excellence.
En préparant le voyage, je m’étais dit « Encore un lieu surfait, blindé de touristes ». Erreur, grave erreur ! Car, une fois sur place, nous avons découvert un spot assez magique, où bat le cœur de Copenhague. Les maisons colorées (Hans Christian Andersen a vécu au n°20) ont un charme fou, quelle que soit la couleur du ciel.
À deux pas de là, au bout du quai, le Skuespilhuset (Théâtre royal) déploie son immense terrasse sur la mer. J’adore cet endroit qui m’a fait penser à un grand paquebot, effet certainement voulu par l’architecte…
Et, puisqu’on est dans le (petit) coin, ne ratez pas les toilettes à l’ancienne, en sous-sol, au bout du quai, du côté Kongens Nytorv. Elles sont belles, impeccables et gratuites en plus ! Nos villes peuvent prendre exemple…
Où profiter d’une super vue sur Copenhague ?
À la rundetårn (Købmagergade 52)
C’est une jolie tour ronde de 1642, qui culmine à 35 mètres de haut. On y trouve un observatoire, le plus ancien d’Europe (avec celui d’Amboise) toujours utilisé, mais aussi un planétarium, une bibliothèque, un café et une boutique.
Mais on y va avant tout pour la vue à 360° offerte au sommet. Et sans trop d’efforts puisque la rampe en colimaçon permet une montée tout en douceur, juste avant quelques dizaines de marches pour finir.
De là-haut, on embrasse tout le centre-ville du regard, jusqu’à la mer Baltique !
Où rencontrer l’âme d’Andersen ?
Au cimetière Assistens Kirkegård (Kapelvej 4)
Une fois n’est pas coutume, je vais vous envoyer vous balader… dans un cimetière ! Dans le quartier de Nørrebro, c’est à Assistens Kirkegård que sont enterrés le philosophe Kierkegaard et surtout l’écrivain Hans Christian Andersen.
Vous savez, celui qui a écrit La Petite Fille aux allumettes, La Princesse au petit pois, La Reine des neiges et plein d’autres jolis contes.
Sa tombe, d’une grande sobriété, est bien indiquée, un peu partout dans le cimetière.
Mais si je vous conseille cette balade, c’est avant tout pour découvrir un lieu étonnant, loin de nos cimetières à nous. Paisible, très vert et empreint de sérénité, Assistens Kirkegård est un cimetière-parc. On s’y pose avec un livre, on y prend le soleil, on y pique-nique ou on y boit une bière. Mais si !
Il y a même des bancs, tout près des tombes, pour s’installer et faire une petite causette avec ses morts. Ou juste pour méditer sur la brièveté de la vie et l’impérieuse nécessité d’en profiter à fond. D’avril à septembre, Assistens Kirkegård est ouvert de 7 h à 22 h, ce qui en fait une bonne idée de promenade pour le soir, quand commerces et musées sont fermés.
Où respirer un petit parfum de cannabis ?
Dans le quartier de Christiania (entrée principale sur Prinsessegade)
C’est le site le plus visité de Copenhague, où viennent chaque année environ un million de curieux ! Vous penserez ce que vous voulez de Christiania mais allez faire un tour dans cet ancien squat devenu un quartier étonnant, histoire de vous faire votre propre avis.
Au départ, c’était un camp militaire, avec sa caserne, ses dizaines d’hectares de terrain, ses rues et ses bâtiments, le tout entouré d’un mur. Quand l’armée abandonne le site, en 1971 (en pleine époque baba cool), plusieurs centaines de hippies et de squatteurs l’investissent pour mener une « expérience sociale », autorisée par le gouvernement. Depuis 2012, le pouvoir a changé d’avis et les occupants de Christiania sont entrain de racheter leur bout de ville, à travers la Fondation qu’ils ont créée.
Mais il flotte toujours un parfum d’interdit (outre celui du cannabis) sur les lieux et les guides touristiques en rajoutent une couche. « Photos interdites », « téléphone portable interdit » et autre « interdiction de courir » nous ont donné une furieuse envie d’aller voir par nous-mêmes sur place. Toujours se faire sa propre opinion plutôt que de se fier à celle des autres !
Ce que j’ai vu, remarqué, senti et ressenti à Christiania
Et alors ?
En quelques mots, voici ce que j’ai vu, remarqué, senti et ressenti…
Un quartier ceint par un mur, ce qui déjà donne envie de voir derrière (entrée principale sur Prinsessegade). Un quartier très coloré et noyé dans la verdure. Des bâtiments en dur peu ou pas entretenus (sans doute les anciens bâtiments de l’armée).
Une place principale où on sent une atmosphère nettement plus tendue qu’ailleurs et où je vous déconseille de faire des photos (de nombreux panneaux rappellent que c’est interdit). Un marché en plein air qui vend beaucoup de goodies à l’effigie de Bob Marley. Un parfum de cannabis qui flotte dans l’air, surtout du côté de Pusher Street. De tout petits restos, très basiques, qui ne donnent pas trop envie de s’attabler. Des coins bon enfant, où des panneaux annoncent que les photos, c’est OK.
Une impression générale de grand foutoir. La sensation désagréable aussi d’avoir pénétré dans une sorte de « réserve », où on joue les voyeurs, alors qu’il n’y a finalement pas grand-chose à voir… Juste peut-être une facette de l’esprit danois, entre liberté et tolérance.
Où se cultiver et voir de la peinture française ?
À la Ny Carlsberg Glyptotek (Dantes Plads 7)
Qui l’eût cru ? C’est à Copenhague qu’on découvre l’une des plus belles collections d’œuvres de Paul Gauguin ! On la trouve à la Ny Carlsberg Glyptotek, somptueux musée créé par le fondateur de la brasserie Carlsberg.
Pour comprendre pourquoi tous ces Gauguin ont atterri à Copenhague, il faut savoir que le peintre avait été marié à une Danoise. Avant de divorcer et de lui donner en compensation des toiles… sans beaucoup de valeur à l’époque. Du coup, j’ai découvert un Gauguin que je ne connaissais pas, loin de ses œuvres tahitiennes colorées.
Passionné de peinture française, le fondateur de Carlsberg a rassemblé de nombreuses autres œuvres d’artistes français, dont voici un tout petit échantillon.
L’homme, qui vouait également une passion à l’Antiquité, a rassemblé beaucoup d’autres merveilles et notamment des antiquités égyptiennes, qui me fascinent toujours.
Ne quittez pas le musée sans monter à la terrasse. On y a une jolie vue sur le centre-ville et notamment sur le parc Tivoli. C’est le plus ancien parc d’attractions européen, qu’on aurait adoré voir… si on avait eu un peu plus de temps.
Enfin, ne ratez pas le café du musée, avec sa vue sur le jardin d’hiver, aussi exotique que splendide et entouré de colonnes à l’antique.
glyptoteket.dk (site en anglais)
Où dévorer un (ou plusieurs) smørrebrød
Au Torvehallerne Market (Frederiksborggade 21)
Si cela n’avait tenu qu’à moi, je crois bien qu’on y aurait mangé tous les midis… Hallernes Smørrebrød est LE grand spécialiste du smørrebrød, ce sandwich danois… bien meilleur qu’un sandwich !
Sur une tranche de pain bien noir (plus rarement blanc), on vous met le meilleur des produits locaux. Crevettes, saumon fumé, boulettes de viande, salade de saumon à la crème, gâteau de poisson (eh oui !), filet de poisson frit… j’en passe et des meilleures.
Chacun coûte entre 58 et 125 DKK (vous calculerez selon le taux du jour) et comporte 4, 5, 6, 7, 8 ingrédients ou plus. On en mange un (pour les appétits de moineau), deux (pour un touriste normalement constitué, comme nous) ou plus (pour les gloutons).
Juste pour info, il y a plein d’autres stands, appétissants aussi, où acheter de la bonne bouffe ou déjeuner sur place. Mais rien, selon moi, qui égale ce Hallernes Smørrebrød, ouvert de 10 h à 18 h.
Où manger de la cuisine du monde ?
Broens Gadekokken (Strandgade 95)
Il est bien placé, à deux pas du pont Inderhavnsbroen. Broens Gadekokken (parfois appelé The Bridge Street Kitchen) est un food court en plein air, qui propose une dizaine de stands indien, burger, bowls, fish and chips, grec, vegan…
On se pose à une table ou dans un transat, on achète ses mets et ses boissons préférés et on se mêle à la foule bon enfant des joyeux mangeurs. Sympa, pas très cher et idéal pour une pause déjeuner, près de Nyhavn, Christiania et plein d’autres points d’intérêt.
https://broensgadekoekken.dk/en/
Où bruncher ?
Le Paludan Cafe (Fiolstræde 10/12)
Il paraît que dès que la nuit tombe, l’endroit est éclairé à la bougie. Pour une ambiance très hygge, cet art local de cultiver les petits moments de bonheur, il faudra repasser. Car à l’heure du midi, nous n’avons pas eu droit à cela.
En revanche, nous y avons trouvé un excellent brunch pour un prix plutôt raisonnable (une vingtaine d’euros). Surtout dans cette ville de Copenhague, où tout coûte un (petit) bras.
En face de la bibliothèque nationale et pas loin de la tour ronde, cette ancienne librairie a été transformée en petit resto ou coffee shop, selon l’heure de la journée.
La terrasse, où nous avons brunché, est sympa. Mais l’intérieur est top aussi, avec ses rayons de livres, sa déco ultra classique et sa clientèle très jeune.
Où manger un excellent gâteau ?
La Glace (Skoubogade 3)
C’est un lieu qui semble avoir échappé au cours du temps, un salon de thé/confiserie qui affiche un nom français so chic !
On y va pour son ambiance un brin désuète mais surtout pour ses délicieux gâteaux.
En voici deux spécimens mais il y en a plein d’autres, tout aussi tentants.
Où faire du shopping ?
Chez Illums Bolighus (Amagertorv 10)
On connaît tous la passion des Danois pour les arts appliqués et pour la déco. Le hygge est né au Danemark et pour s’aménager un intérieur « hyggelig » quelques accessoires s’imposent, entre bougeoirs, plaids, tasses à thé et jolis luminaires…
Un séjour à Copenhague vous conduira donc forcément dans l’un des temples du design et de la déco. En quatre jours, on n’a pas eu le temps de creuser à fond la question. Mais je vous conseille quand même Illums Bolighus, une sorte de Samaritaine du design, située en plein centre (près de la tour ronde).
Sur quatre étages, on y trouve plein de merveilles et notamment des marques scandinaves bien connues, à commencer par Marimekko, la Finlandaise.
On y trouve aussi un stand iittala, autre marque finlandaise, connue pour ses arts de la table et ses délicats objets en verre.
Design dépouillé et esprit avant-gardiste caractérisent les collections proposées par Illums Bolighus. Et j’avoue qu’avec mes copines, on a (un peu) craqué…
https://www.illumsbolighus.com
Pour s’aérer, s’extasier et quitter (un peu) Copenhague
Le musée d’art moderne de Louisiana
Mon plus joli souvenir de Copenhague ? C’était hors de Copenhague ! À une grosse trentaine de kilomètres du centre, vers le nord, face à l’Øresund, ce détroit entre Danemark et Suède. C’est là que se trouve le musée d’art moderne de Louisiana, un site unique, en lien direct avec la nature.
Composé de longues galeries de verre posées dans un parc, face au détroit, il présente des œuvres de Joan Miró, Calder, Giacometti, Max Ernst, Warhol ou Picasso. Qu’on soit fan ou pas d’art contemporain, on tombera sous le charme de ce site unique, où on s’extasie autant qu’on respire.
J’ai particulièrement aimé la collection Sonia Delaunay, riche, éclectique et très joyeuse.
Mention spéciale pour la boutique du musée, lieu de tentation bourré de design danois… où nous avons à nouveau craqué pour des bricoles (un fauteuil, c’est un peu trop grand pour une valise cabine !).
Mais le clou reste la grande cafet et surtout l’immense terrasse avec vue sur l’Øresund. Un spot carrément magique, où nous avons pris un bon moment le soleil de printemps, en attendant (longtemps) notre assiette danoise.
À 34 km de Copenhague et 30 mn avec un train régional à destination de Helsingor. On s’arrête à la gare d’Humlebæk et on parcourt 10 mn à pied (le musée est indiqué).
Quelques photos de Copenhague pour finir…
Et voici, sans plus d’explications, quelques clichés pris au hasard de nos déambulations à Copenhague. Juste pour le plaisir de la découverte…
Découvrez aussi À Stockholm, trois visites pour découvrir la capitale suédoise
2 Commentaire(s)
Un véritable régal que ce city trip à Copenhague, et toutes les bonnes adresse de Anne ont été testées … et approuvées.
Une autre capitale nordique ensemble un jour prochain ?