Je me souviens comme si c’était hier de mes cours de géographie au collège. Parmi les pays qui me faisaient rêver, la Hollande figurait en bonne place. Ses polders créés par l’homme, ses villages sous le niveau de la mer, ses étendues d’eau, ses moulins… Comme tout cela me paraissait poétique et un peu fou ! Depuis ce temps-là, j’ai eu l’occasion d’aller souvent aux Pays-Bas et toujours avec le même plaisir. Alors quand j’ai reçu une invitation de l’Office néerlandais du Tourisme et des Congrès pour découvrir (notamment) l’immense digue du Nord, j’ai dit un grand ouiiiii. Car cette digue, c’est tout un monde…
La digue du Nord n’est pas seulement un ouvrage hydraulique. Elle attire aussi les touristes, environ 300 000 visiteurs par an. En mars dernier, elle s’est dotée d’un super nouvel équipement, l’Afsluitdijk Wadden Center.
C’est vrai, la géographie de la Hollande n’est pas chose évidente et lorsque j’ai reçu mon invitation, la première chose que j’ai faite a été d’ouvrir Google Map…
Une fois n’est pas coutume, je commence donc par vous donner une carte, histoire que vous visualisiez bien de quoi il est question.
Mais attention, il va falloir appuyer plusieurs fois sur le signe – en bas à droite pour obtenir une image au bon format…
Bon, alors vous voyez l’immense Ijsselmeer ? Eh bien figurez-vous qu’il n’y a pas si longtemps elle s’appelait Zuiderzee (mer du Sud). Et se trouvait en prise directe avec la mer du Nord, qui faisait bien des misères aux habitants vivant sur ses rives. Des inondations à répétition et d’impressionnants ravages, lors de chaque tempête, comme le rappellent ces panneaux.
Depuis des siècles, les Hollandais avaient certes acquis un immense savoir-faire dans la maîtrise et la gestion de l’eau. Ils avaient construit des digues, des stations de pompage, des moulins…
Mais avec la construction de la digue du Nord, ils ont franchi un autre cap !
Cette Afsluitdijk en néerlandais, d’une longueur de 32 km, est en effet l’un des plus grands projets d’ingénierie jamais construits ! Le seul ouvrage édifié par l’homme, à part la Grande Muraille de Chine, qu’on voit depuis l’espace !
C’est à l’ingénieur Cornelis Lely qu’on doit cette incroyable digue du Nord, sur laquelle il continue d’ailleurs de veiller sous forme de statue. L’homme en avait déjà publié les plans en 1891 mais il a fallu attendre la tempête de 1916 pour que l’État décide, en 1918, de réaliser les pharaoniques travaux de l’Afsluitdijk.
Les travaux ont été terminés en 1932 et, depuis, la digue du Nord relie les provinces de Hollande septentrionale et de Frise. Au sud de la digue, la Zuiderzee est devenue l’Ijsselmeer (en néerlandais, « meer » veut dire lac !), un immense plan d’eau douce. Au nord, c’est la vraie mer, la Waddenzee.
Depuis 1932, on circule et on pédale sur cet ouvrage à nul autre pareil. Le soir, on admire Gates of Light, l’œuvre de Daan Roosegaarde, éclairée uniquement par les phares des 20 000 véhicules qui passent chaque nuit.
Plus de 80 ans après sa construction, la digue du Nord a besoin d’une bonne consolidation. On profite des travaux pour l’élargir et ajouter une deuxième piste cyclable pour tous les amoureux de la petite reine. Ainsi, en fonction du vent, on pourra choisir de circuler sur l’une ou l’autre ! Du coup, je me suis, moi aussi, entraînée… sur un vrai vélo hollandais !
Mais la digue du Nord n’est pas seulement un ouvrage hydraulique. Elle attire aussi les touristes, environ 300 000 visiteurs par an. En mars dernier, elle s’est dotée d’un super nouvel équipement touristique, l’Afsluitdijk Wadden Center. Plus de 100 000 visiteurs y sont venus en six mois, c’est dire s’il est réussi !
Il se trouve carrément sur la digue, plutôt du côté de la Frise. Cette carte vaut d’ailleurs mieux qu’un long discours pour le localiser…
L’Afsluitdijk Wadden Center explique bien le pourquoi de la construction de la digue du Nord. Mais il évoque aussi les aménagements autour et la richesse de la faune (oiseaux comme poissons migrateurs) et de la flore de la mer des Wadden, réserve naturelle inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2009. Un paradis pour les phoques mais aussi pour le randonneur qui peut arpenter la zone, à marée basse, quand les bancs de sable s’assèchent…
J’ai beaucoup aimé ce Wadden Center, avec ses expériences interactives (petits films avec vent dans les cheveux…) et ses postes d’observation uniques.
J’ai adoré aussi son restaurant/self, avec sa cheminée, et son café avec vue sur le grand large. Des lieux apaisants où l’esprit vagabonde entre ciel et mer…
À Makkum en Frise
À une très courte distance de la digue du Nord, à peine quelques kilomètres, voici Makkum, une charmante petite cité des bords de l’Ijsselmeer, en Frise. C’est là que nous avons posé notre sac de voyage pour la nuit. Alors comme vous ne dormirez pas au milieu de la digue, cela peut être un excellent spot pour passer la nuit. Et sûr que cette photo va vous donner envie…
Nous avons logé au Strand Hotel Vigilante, un hôtel 4* très Seventies de l’extérieur mais plutôt cosy à l’intérieur. Ma chambre, grande mais assez simple côté équipements, offrait une super vue sur la plage et l’immense lac.
Mais j’ai surtout aimé les parties communes et notamment le salon avec sa cheminée…
Pour le dîner, direction It Posthus, dans le charmant centre de Makkum. Une sorte d’auberge pleine de charme, installée dans l’ancienne Poste, elle-même posée sur une petite place croquignolette.
Je vous mets les photos de notre dîner, histoire de vous mettre l’eau à la bouche.
Pour ma part, cette très longue journée m’avait ouvert l’appétit. Forcément…
La digue du Nord en pratique
Dormir
Strand Hotel Vigilante à Makkum. À partir de 79 € la nuit, petit-déjeuner compris.
00 31 515 238 222.
Manger
It Posthus à Makkum. Menu 3 plats 32,50 €, menu 4 plats 39,50 €.
00 31 515 231 153.
Se renseigner
Y aller
Je ne vous cache pas que c’est un peu compliqué d’y aller en transports en commun. On peut bien sûr prendre le Thalys (www.thalys.com) au départ de la gare de Bruxelles-Midi et jusqu’à Amsterdam. Mais il faudra alors louer une voiture pour être indépendant et pouvoir vagabonder sur les rives de l’Ijsselmeer.
Sinon, Makkum est à 307 kilomètres de Bruxelles (dont 261 sur autoroute) et à 389 km de Lille (dont 353 sur autoroute). Franchement pas le bout du monde !
J’ai été invitée par l’Office néerlandais du Tourisme et des Congrès, dans le cadre d’un voyage de presse.
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2 Commentaire(s)
Bravo…nous sortons du musée sur la digue… intéressant… à recommander… et vous avez tellement raison avec votre remarque sur les leçons de géo au collège : j’en garde une certaine nostalgie ; quelle était ce pays dompteur de la mer avec ses polders…
Merci de votre commentaire, Jean-Luc. Je vois que nous avons tous les deux rêvé de ce pays dompteur de la mer, comme vous dites, pendant les leçons de géo…