Jules Verne ayant rendu son dernier soupir à Amiens, en 1905, on célèbre donc cette année le 120ème anniversaire de sa disparition. Un (gros) siècle, qui n’a en rien effacé le souvenir de l’auteur de « L’Île mystérieuse ». La preuve ? Aronnax, un parcours en 20 étapes, emmène le visiteur sur ses pas dans la capitale picarde. Tandis que Les Terrasses des bords de Somme, drôles d’embarcations s’inspirant de son esprit d’innovation, se promènent depuis peu sur le canal de la Somme…
Basées quai de la Somme, au pied de l’école d’ingénieurs Unilasalle, les deux embarcations, Cyrus et Bonaventure, sont LA nouvelle activité amiénoise. Elles invitent les visiteurs à se la couler douce, une heure trente durant, au fil du canal de la Somme.
Voguer sur un engin flottant très vernien…
Quand on m’a parlé pour la première fois des Terrasses des bords de Somme, j’ai imaginé des terrasses de cafés posées au bord du fleuve. Pourtant, ces Terrasses-là ne sont ni fixes ni, encore moins, classiques. Elles sont d’amusantes embarcations, que vous et moi aurions peut-être appelées pontons ou radeaux. Mais Guillaume Willemot et Grégory Sabatier, responsables du projet, ont préféré les nommer Terrasses des bords de Somme, ce qui est tout de suite plus intrigant !
Basées quai de la Somme, au pied de l’école d’ingénieurs Unilasalle (qui ressemble à une soucoupe volante), les deux embarcations, Cyrus et Bonaventure, sont LA nouvelle activité amiénoise. Elles invitent visiteurs et locaux à se la couler douce, une heure trente durant, au fil du canal de la Somme.
Respect de l’environnement
Partie du concept d’une société de Gand, en Belgique, l’association des Terrasses des bords de Somme l’a optimisé, avant de le concrétiser, avec le soutien du Département de la Somme.
Alliant innovation technologique et développement durable, Les Terrasses des bords de Somme ont tout bon ! Grâce à six panneaux solaires installés sur le toit, elles sont entièrement autonomes, produisant l’électricité pour leur moteur 100% silencieux.
« Nos embarcations s’inspirent de la pensée de Jules Verne et de son esprit d’innovation », sourit Guillaume, fier d’avoir travaillé avec l’école d’ingénieurs Unilasalle. Mais aussi de marcher dans les pas de l’auteur de Vingt Mille Lieues sous les mers . Poissons, pieuvres et autres créatures marines ornent d’ailleurs les bancs des deux engins flottants, décorés par des artistes locaux.
Île Sainte-Aragone en vue
But de la balade ? Inviter le visiteur à découvrir l’ouest d’Amiens, son patrimoine, son passé textile mais aussi sa belle nature. On longe Saint-Maurice, quartier des teinturiers depuis le Moyen Âge, réputé pour son bleu d’Amiens. « La cathédrale a d’ailleurs en partie été financée par les teinturiers », précise Guillaume. En parlant de cathédrale, on aura le temps de l’admirer, magistrale, au retour de la promenade.
Mais avant cela, on logera les jardins ouvriers Saint-Maurice et on devinera le camping des Cygnes, le seul de la ville. On approchera aussi l’île Sainte-Aragone et on fera coucou aux cyclistes empruntant la Véloroute Vallée de Somme, qui longe le canal.
À Amiens, au fil de l’eau…
Des chants d’oiseaux, des arbres qui se mirent dans le fleuve, des berges paisibles, tout invite à prolonger la balade, ensuite, sur les chemins de l’ouest de la ville… D’autant que votre guide du jour, passionné et fin connaisseur de la capitale picarde, saura vous donner envie de pousser plus loin la découverte.
Les Terrasses des bords de Somme en pratique
Départ 14 quai de la Somme, à Amiens.
Chaque embarcation est prévue pour 7 personnes.
Les réservations se font par téléphone au 07 81 47 94 56, avec paiement sur place, le jour de la sortie.
Balade d’une heure trente, en restant à bord : adultes 15 €, -16 ans 10 €, gratuit – 3 ans.
Balade de 45 minutes, avec un retour à pied (environ une heure de marche) : adultes 12 €, – 16 ans 8 €, gratuit – 3 ans.
Possibilité d’embarquer 4 vélos à bord.
Il est également possible de privatiser l’une des embarcations (ou les deux) pour un apéritif, un pique-nique ou un after work sur l’eau. Le tarif est alors de 25 € par personne avant 18 h et 30 € après 18 h.
Tout sur bords-de-somme.fr
Déjeuner sur le site de l’ancienne manufacture de velours
Pour ma part, l’envie m’a pris, une fois revenue sur la terre ferme, d’aller faire un tour sur le site de l’usine Cosserat. Cette ancienne manufacture de velours, emblématique du passé textile de la ville, est juste séparée de l’île Aragone par la « vieille Somme » ou lit naturel du fleuve. Vers 12 h 30, le but était d’aller déjeuner à BrewPub La Filature, installé sur le site.
Avec sa grande terrasse au milieu de nulle part et sa salle à la déco vintage et cosy, l’endroit a bien du charme. Côté cuisine, on y mange du fait maison, avec une carte qui change régulièrement. Autant dire un bon plan !
BrewPub La Filature en pratique
200 rue Maberly, à Amiens.
06 95 17 65 65
Entrée, plat et dessert environ 34 €.
Avec Aronnax, mettre ses pas
dans ceux de Jules Verne à Amiens
C’est un parcours familial, gratuit et en plein air, qui permet de découvrir un tas de choses sur Jules Verne, tout en se baladant à Amiens.
Au cours d’une promenade d’environ 2,6 km, on fera 20 étapes, dans des endroits évoquant le génie créatif et l’imaginaire de l’écrivain. Devant chaque bâtiment ou œuvre, un pupitre (bilingue français/anglais) portant un QR Code. En flashant celui-ci avec son smartphone, on accède à des photos, des vidéos immersives, des extraits de romans lus par le comédien Jean-Michel Noirey et même des quiz.
La maison du 44
Gare d’Amiens (point de départ du parcours), ancien théâtre, musée de Picardie, cathédrale, hôtel de ville… on n’est pas obligé de suivre tout le parcours, d’autant que celui-ci compte une étape au Crotoy (point 18), où Jules Verne avait mis son bateau le Saint-Michel. On peut faire trois ou quatre étapes un jour, y revenir un autre jour, selon le temps dont on dispose.
Pour ma part, j’ai mis le cap sur la maison du 44 boulevard Jules Verne, qui s’appelait à l’époque de l’écrivain boulevard Longueville. Il y vivra 9 ans (de 1873 à 1882), avant d’y revenir en 1900 pour cinq ans et d’y rendre son dernier soupir. Une demeure importante puisqu’il y a écrit plusieurs romans, dont L’Île mystérieuse et Michel Strogoff.
Un vrai monstre marin
À deux pas de là, je suis retournée (lire aussi ICI) à la maison située au 2 rue Charles-Dubois. Une imposante maison flanquée d’une tour, un bel hôtel particulier, où Jules Verne a vécu de 1882 à 1900. L’écrivain est alors au sommet de sa gloire, connu dans le monde entier pour ses Voyages extraordinaires. Cette maison, grande et fastueuse, correspond mieux à la personnalité qu’il est devenu ! Il y reçoit de nombreux journalistes et y organise même un bal costumé !
Tout près aussi, voici le Cirque Jules Verne. L’écrivain lui a donné son nom, même s’il n’est pas à l’origine du projet. En revanche, conseiller municipal d’Amiens, c’est lui qui prononce le discours d’inauguration, le 23 juin 1889. Un discours qui lui ressemble, proposant un voyage imaginaire dans, autour et au-dessus du Cirque. Une allocution de vingt minutes, ponctuée par les applaudissements et bravos des trois mille personnes présentes ! Un moment de gloire, quoi…
J’ai également poussé la promenade jusqu’à la halle Freyssinet, vingtième étape d’Aronnax, inaugurée récemment. Là, sur l’esplanade, trône le Nauti-poulpe, une créature marine inspirée de Vingt Mille Lieues sous les mers. Avec ses 6,50 mètres de haut, ses 9,50 mètres de long et ses 12 tonnes, on voit le monstre marin de loin. Heureusement d’ailleurs car des travaux empêchent actuellement de s’en approcher…
Une tombe monumentale, un peu à l’écart
Enfin, j’ai pris un peu de temps pour aller au cimetière de La Madeleine, situé hors du centre-ville d’Amiens. Un magnifique spot de nature, presque sauvage, où certains m’ont affirmé avoir croisé des chevreuils !
Malheureusement, son entretien laisse plutôt à désirer et on peut vite se perdre en cherchant la tombe de Jules Verne. Un premier panneau directionnel indique la sépulture, peu après l’entrée. Mais ensuite, plus rien. On est livré à soi-même entre les tombes envahies par le lierre et les chapelles de riches familles locales. Heureusement, Google Maps m’a guidée jusqu’à la tombe. Ouf !
Une tombe monumentale, un peu à l’écart des autres, dont la sculpture, allégorie de l’immortalité et la gloire littéraire, est signée de l’artiste amiénois Albert Roze. Oui, c’est bien Jules Verne, qui soulève la pierre de sa tombe, son linceul sur les épaules…
Le jour des funérailles, le 28 mars 1905, ils étaient plus de cinq mille au cimetière de La Madeleine à rendre hommage à l’écrivain disparu. Sans compter les centaines de messages reçus par sa famille.
Tout SUR CE SITE
Le Ginkgo, star des maisons d’hôtes à Amiens
Elle est presque toujours complète, preuve que cette maison d’hôtes est l’un des hébergements chouchous des voyageurs passant par Amiens.
Julie, la jeune propriétaire, n’y est pas pour rien ! Chaleureuse et solaire, elle a l’art d’accueillir ses hôtes et de les mettre à l’aise, que ce soit pour une nuit ou pour plus longtemps.
Pourtant, au départ, rien ne prédestinait la jeune femme à ouvrir une maison d’hôtes. Après ses études à Amiens et à Lille, elle a travaillé un temps comme professeur d’activité physique adaptée.
Neuf mois de travaux en famille
Mais un beau jour, son papa l’emmène voir une belle maison amiénoise à vendre, juste derrière le Cirque de Jules Verne. Elle visite, s’interroge et décide d’un jour à l’autre de sauter le pas. La nuit porte conseil…
Commence alors une période de 9 mois de travaux en famille pour relooker la demeure de 180 m2 et y créer cinq chambres d’hôtes, de 15 à 18 mètres carrés.
Jules Verne aussi…
Julie ouvre en 2020… juste avant le confinement, pas de chance ! Mais les débuts sont aujourd’hui oubliés, ne restant que le plaisir d’accueillir dans la ville de Jules Verne. Ce dernier trône d’ailleurs sous un globe, sur la belle cheminée en marbre rouge de la salle à manger, à côté de la collection des Voyages extraordinaires.
Les visiteurs viennent de France mais aussi souvent des Pays-Bas, de Belgique, de Grande-Bretagne ou d’Allemagne. Ce qui oblige Julie à parler anglais. « Mon cauchemar absolu à l’école, mais il m’a bien fallu m’y mettre », sourit-elle.
L’occasion de voyager sans bouger d’Amiens, après avoir effectué de nombreux voyages à l’étranger avant l’ouverture de Ginkgo. Mais, au fait, pourquoi Ginkgo ? « C’est un arbre très ancien que j’ai découvert au Japon, mon pays favori parmi tous ceux que j’ai découverts ». Elle en a d’ailleurs planté un dans son jardin, arbre millénaire qui semble lui porter chance.
Ginkgo à Amiens en pratique
9 bis rue Cozette, Amiens
06 32 30 47 48
https://www.ginkgochambresdhotes.com
Chambres entre 72 et 82 € la nuit avec petit déjeuner. Suite pour 4, 102 € la nuit.
J’ai été invitée par Somme Tourisme, merci à eux !