Il y a quelques semaines, je vous ai donné deux bonnes adresses d’estaminets à la campagne, l’un à Locquignol, l’autre à Hardinghen. Aujourd’hui, voici deux autres adresses d’estaminets mais cette fois en ville. Entre La Brocantine à Cysoing, un petit resto dans une brocante, et la brasserie Saint-Théodore à Lens, avec sa micro-brasserie sur place, lequel aura votre préférence ?
Dans cette Brocantine, antre de passionnés d’objets qui ont une âme, allait-on en plus bien manger ? À cette question de la plus haute importance, je peux désormais vous répondre oui, oui et encore oui.
1. À Cysoing, La Brocantine
La Brocantine a longtemps fait partie de ces adresses mises précieusement de côté… pour la bonne occasion. Après un essai non transformé pour cause de Covid, nous y voici enfin, avec trois gourmandes copines, par un froid dimanche d’hiver.
Dès l’entrée, j’ai bien aimé l’ambiance bohème de cette caverne d’Ali Baba, où on mange au milieu d’une brocante.
Il faut dire que les patrons, Carole et Fred sont des passionnés de brocante. Ils tiennent même un stand au Village des antiquaires de Saint-André-lez-Lille, dont je vous ai déjà parlé ICI.
Tout est à vendre dans leur drôle de petit resto, meubles comme objets, sans compter ce qui est proposé dans l’espace boutique, à côté des toilettes.
En parlant de petit coin justement, j’y ai repéré un lavabo Années 30 du plus bel effet, qui trône 😄 contre le mur de brique.
Bien manger sur une nappe de dentelle
Dans cette Brocantine, antre de passionnés d’objets qui ont une âme, allait-on bien manger ? À cette question de la plus haute importance, je peux désormais vous répondre oui, oui et encore oui.
Nous avons commencé par une terrine au maroilles maison (7,50 €), la seule encore disponible. La chose s’est avérée délicieuse, très fraîche et pleine de goût. Accompagnée en plus de bon pain croustillant. Et d’une bonne Anosteké aussi.
Mes copines ont ensuite pris l’andouillette AAAAA à la moutarde à l’ancienne (20 €), avec ses belles frites et son petit pot de mayo 🤭. Unanimité parfaite : toutes les trois ont trouvé le plat excellent, plein de saveur et d’authenticité.
Des pâtes dans un estaminet !
Pas amatrice d’andouillette pour un sou, j’ai tenté les tagliatelles à la Fleur d’Audresselles et la coppa (16 €) pour changer un peu de mon cher welsh. Grand bien m’en a pris ! Le mariage entre fromage fondu, goûteuse charcuterie et pâtes surmontées d’un peu de verdure était divin et j’en salive encore, rien qu’à y penser !
Côté dessert, la gaufre caramélisée figurant à l’ardoise avait finalement laissé la place à une brioche caramélisée façon pain perdu, avec sa boule de glace au caramel. Un vrai dessert de mon enfance, régressif et délicieux. Une preuve de plus qu’on peut être Brocantine et excellente petite table à la fois !
La Brocantine en pratique
266 rue Salengro 59 830 Cysoing
03 20 34 91 76
Ouvert le vendredi et le samedi soir, ainsi que le dimanche midi.
2. À Lens, la brasserie Saint-Théodore – Le Derby
Avant, c’était le café PMU Le Derby. Mais ça, c’était avant. Avant que Justine et Ruben reprennent l’affaire, en fassent un estaminet et ouvrent une micro-brasserie sur place.
Ce nom de Derby étant bien connu à Lens, ils n’ont pas eu le cœur de le virer complètement. Ils l’ont conservé mais en y ajoutant Brasserie Saint-Théodore, du nom de la cité 9, de la fosse 9, qui a laissé place au musée du Louvre-Lens. Vous me suivez ?
Je trouve cette histoire de nom(s) un brin compliquée. À l’inverse de ce sympathique estaminet, découvert par une glaciale journée de janvier, à l’occasion d’un reportage.
Le petit plus de l’endroit ? Ruben est brésilien et, à côté des typiques plats d’estaminet qu’il mitonne, il propose parfois des plats de son pays. « Quand il lui manque trop », glisse Justine.
Fille de pâtissier…
Détenteur d’un prix d’excellence pour son potjevleesch (faut le faire pour un Brésilien !), il est au taquet pour nos plats régionaux. J’ai pu le constater avec le très gourmand complice qui m’accompagnait. J’ai pris la simple carbonnade (12,50 €). Lui, le duo carbonnade et potje (16,50 €). Une viande ultra déliée, une sauce pleine de saveur, franchement délicieux !
Il faut préciser que Ruben, en adepte des circuits courts, achète sa matière première dans les fermes des environs ou auprès des producteurs locaux. Il prend notamment ses pommes de terre non traitées dans une ferme du coin, qu’il transforme, sans les peler, en délicieuses frites maison cuites à l’huile.
En dessert, j’ai pris un terril myrtilles, classique de la pâtisserie Jeanson à Lens. Si je vous dis que Justine est la fille de Jean-Claude Jeanson, vous comprendrez pourquoi ses créations sont servies à l’estaminet Saint-Théodore.
Les premières bières 100% lensoises
Côté bières, c’est aussi Ruben qui est aux manettes. « Nos clients demandaient souvent une bière locale, or il n’y en avait pas », raconte Justine. Il n’en a pas fallu plus pour que Ruben décide de s’y mettre, lui qui avait travaillé dans des brasseries au Brésil. Lancement de la micro-brasserie et de ses crus, dont la Cœur de Braise, dont j’ai emporté une grande bouteille à la maison… dans mon sac à dos (motivée, la fille !)
De mémoire (j’ai oublié de noter et comme j’ai bu pas mal d’autres bières depuis…), nous avons testé La Lensoise Blonde (5°) et la Lensoise Triple (8,6°), deux bières très naturelles au caractère bien trempé.
Au total, la micro-brasserie Saint-Théodore produit 5 bières permanentes, plus des bières temporaires. Auxquelles il faut ajouter une limonade naturelle maison, fabriquée avec très peu de sucre (5 grammes par litre environ).
Côté déco, précisons que le père de Justine a la passion des motos anciennes et autres vieux objets… dont elle a visiblement hérité. Casque de mineur (pensée douce pour mon grand-père qui devait porter le même, à deux pas de là), pompe à essence ou vieilles motos, la brasserie Saint-Théodore a de petits airs de brocante… D’autant que les tables ont été chinées dans un ancien resto, tandis que les chaises ont été récupérées auprès d’une asso locale. Recyclage à fond !
(Toute) dernière chose. Justine et Ruben ouvriront deux chambres d’hôtes pour la saison touristique 2022, rue Paul Bert également. Une magnifique vue sur Le Louvre-Lens et ses jardins, j’ai hâte de découvrir cela…
La brasserie Saint-Théodore – Le Derby en pratique
238 rue Paul Bert 62300 Lens
03 21 28 59 60 ou 06 95 99 46 73
Ouvert tous les jours sauf le mardi.
Lisez la Bible…
Cysoing et Lens… ces deux estaminets figurent dans La Bible des Estaminets, éditée par Gilles Guillon, l’une de mes sources d’inspiration quand je cherche une bonne table traditionnelle dans la région ou en Belgique.
En vente dans toutes les bonnes librairies (11 €), elle donne 200 adresses d’estaminets, de part et d’autre de la frontière. Un petit investissement que vous ne regretterez pas…
Plus d’info sur https://www.gillesguillon.com/sortie-bible-des-estaminets
2 Commentaire(s)
Bonjour,
J’ai prévu de visiter le musée du Louvre-Lens très prochainement, je pense donc tester une des deux adresses, voire les deux, lors de ce weekend en famille.
Bonne continuation,
Laura
Avant ou après une visite au Louvre-Lens, la brasserie Saint-Théodore est toute indiquée puisque située quasiment en face du musée. Bonne découverte Laura !