À Cassel, le Jardin du Mont des Récollets, *ode au bonheur*

Que les distingués botanistes passent leur chemin ou plutôt la lecture de ce post ! En effet, je vais vous parler du Jardin du Mont des Récollets sans exposé savant sur les arbres, fleurs, haies ou plantations. Sans grande compétence en matière de jardinage, voici tout simplement une déambulation en images dans ce petit éden flamand, par une matinée d’été, en bonne compagnie…

Je ne suis pas d’un naturel envieux mais là j’avoue que j’ai secrètement envié les propriétaires… Oui, bien sûr, un tel jardin est un fardeau autant qu’un cadeau. N’empêche, quel bonheur ça doit être de s’y promener au crépuscule ou au petit matin…

Depuis qu’il a ouvert ses portes au public, le Jardin du Mont des Récollets collectionne les titres et les honneurs. Prix national « Jardin de l’année France 2011 » de l’Association des journalistes de jardin et d’horticulture. Nomination pour le titre de « Jardin préféré des Français » dans l’émission de Stéphane Bern en 2013. Obtention du prestigieux label Jardin remarquable… N’en jetez plus !

Quel changement !

Pourtant, les choses étaient loin d’être ainsi quand Emmanuel de Quillacq, architecte paysagiste, et son compagnon Bruno s’y installent en 1990… au siècle dernier. Un noyer et quelques saules… c’est tout ce qu’il y avait à l’époque aux abords de la ferme ! « Les années brouette commencent », écrit Manu dans le document qu’il prête aux visiteurs, qui découvrent par eux-mêmes le jardin.

Depuis trente ans, quel changement ! Le Jardin du Mont des Récollets est aujourd’hui un petit paradis sur terre, une parenthèse enchantée tout emplie de chlorophylle et de beauté ! Moi qui peine déjà à entretenir un carré de verdure de quelques mètres carrés, je réalise mal le travail acharné qui a été nécessaire pour accomplir ce changement… Mais j’imagine.

Jardin maniériste à la flamande

Mais Manu ne s’est pas contenté de faire du Jardin du Mont des Récollets un petit éden. Non, il a voulu en faire un « jardin maniériste à la flamande de type bruegélien », comme l’annonce le panneau d’entrée au jardin.

Vous vous demandez sans doute ce qu’est un jardin maniériste à la flamande ? Eh bien c’est un jardin qui puise son inspiration dans la Flandre réelle… ou imaginaire.

De longues recherches d’abord

Pour ma copine Frédérique, formée comme Manu à la prestigieuse école nationale de Versailles, c’est en cela que le jardinier-paysagiste a réalisé le plus bel exploit. Des années durant (et je suis à peu près sûre qu’il continue…), il a mené un énorme travail de recherche sur ce qu’est un jardin à la flamande.

Manu a scruté les tableaux des Primitifs flamands, Brueghel en tête, et les Albums de Croÿ. Il s’est inspiré de l’imagerie des béguinages, avec leurs milliers de bulbes printaniers. Il a fait appel à la mémoire des habitants du coin et a observé la campagne vallonnée et son joli bocage. Puis il a ajouté plein de fleurs et de plantes. Enfin, il a mélangé tout cela…

Sans traitement

Finalement, le Jardin du Mont des Récollets est un jardin composé de « chambres de verdure », vingt-deux au total. Chacune a son thème et son esprit. Chacune recèle des endroits plus clairs et d’autres plus sombres. L’ensemble donnant le fameux clair-obscur cher aux peintres flamands…

Au fil de la balade, on passe d’une pièce à l’autre, un peu comme on le ferait dans une maison, avec des pièces claires et des corridors plus sombres. Parmi elles, la chambre des Berlingots, un jardin baroque, dont les buis sont taillés en forme de… berlingots.

Après cette (trop) longue introduction, il est grand temps de vous emmener en balade dans le Jardin du Mont des Récollets. Mais pas avant de vous avoir dit que Manu met un point d’honneur à ne pas utiliser de traitement chimique, veillant à la fois sur la biodiversité et les écosystèmes.

Chambre du Printemps…

L’image la plus connue du Jardin du Mont des Récollets est celle de l’ancienne ferme flamande (sans doute du XVII^e), ouverte autour d’une cour en forme de L. Et ses magnifiques ifs taillés en topiaires. Juste derrière, j’ai beaucoup aimé ce passage, comme un couloir entre ifs et hortensias blancs. Simplicité et beauté…

Plus magique encore, la chambre du Printemps avec ses hortensias bleus et mauves vraiment incroyables ! Comme moi, Camille est tombée sous le charme de ces couleurs mais aussi de la vue sur la belle campagne flamande.

Les massifs d’hortensias (et pas qu’eux) courent aussi de l’autre côté de la chambre, ourlant l’arrière de la ferme en brique. Un banc tend les bras aux visiteurs, leur offrant une pause pour mieux admirer toute cette beauté.

… et chambre des Herbes

Je ne suis pas d’un naturel envieux mais là j’avoue que j’ai secrètement envié les propriétaires… Oui, bien sûr, un tel jardin est un fardeau autant qu’un cadeau. N’empêche quel bonheur ça doit être de s’y promener au crépuscule ou au petit matin… aux premiers chants d’oiseaux.

J’espère que je ne m’emmêle pas les pinceaux entre toutes ces chambres ! Mais l’autre endroit que j’ai préféré au Jardin du Mont des Récollets est la chambre des herbes… enfin je crois que c’est son nom. Vous trouverez facilement ce coin, derrière la ferme, avec ses carrés de buis enserrant diverses plantations et fleurs.

Je l’ai photographiée sous toutes les coutures, avec ou sans grand angle, d’où les différences de perspective…

Côté brocante

Au fond, toujours la belle campagne flamande que Nicolas et Camille ne se sont pas lassés, eux non plus, d’admirer.

Sans commentaires, voici quelques autres coins charmants, pensés pour l’émerveillement du visiteur… qui ne sait décidément plus où donner de la tête.

Et puis retour devant la maison, où un panneau invite à entrer dans la brocante, aménagée dans l’une des annexes de cette grande habitation.

Bon, franchement, ce n’est pas là que je viendrai assouvir mes envies de (belle) brocante. Mais il en faut pour tous les goûts… et tous les budgets.

Déjeuner dehors

Restait alors à quitter ce petit paradis vert et à passer par l’estaminet, histoire de vous montrer cet endroit délicieux.

Ayant réservé ailleurs pour le déjeuner (dommage, mille fois dommage…), ce n’est pas aujourd’hui que je vais vous donner mon (humble) avis sur les plats servis. Mais je fais confiance à Bruno, propriétaire pendant de longues années du Het Kasteelhof à Cassel et qui a passé la main ce printemps…