En cette année 2025, la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais fête ses 800 ans ! L’occasion de (re)découvrir cet édifice exceptionnel, qui a le chœur gothique le plus haut du monde ! Mais Beauvais compte bien d’autres merveilles. Labellisée Ville d’art et d’histoire, la cité a également une Maladrerie, seule en Europe dans cet état de conservation et véritable joyau médiéval. Sans parler du quartier épiscopal, de la Manufacture de tapisserie et de la crypte archéologique, située sous le Quadrilatère.
La cathédrale Saint-Pierre, jamais terminée, ressemble à un immense navire sans mât. Mais il y a tout de même un élément qui impressionne, c’est le chœur du XIIIe siècle. Ses voûtes, les plus élevées du monde gothique, culminent à 48 mètres de haut !
1. La cathédrale de Beauvais mais quelle vie !
Si Beauvais n’est connue que pour un seul monument, c’est bien celui-ci. La merveilleuse cathédrale gothique Saint-Pierre, véritable repère dans le paysage urbain. Ses dimensions sont impressionnantes, tandis que sa façade immaculée est habillée de fines sculptures, belles comme des dentelles de pierre. Même si les statues ont disparu…
Mais, de près ou de loin, ne cherchez ni flèche ni tour sur le monument. La cathédrale de Beauvais a connu une vie pleine d’aventures et de péripéties, dont la première a été, en 1284, l’effondrement d’une partie des voûtes du chœur gothique, quelques années seulement après la construction.
En 1573, c’est la tour-lanterne haute de 110 mètres qui s’effondre, quatre ans seulement après son achèvement. Et on ne parle pas de la Guerre de Cent Ans, qui a mis un sacré bout de temps le chantier à l’arrêt. Ni des destructions pendant la Révolution et des bombardements allemands de 1940…
La cathédrale Saint-Pierre, jamais vraiment terminée, ressemble à un immense navire sans mât. Mais il y a tout de même un élément qui impressionne, et comment, c’est le choeur du XIIIe siècle. Ses voûtes, les plus élevées du monde gothique, culminent à 48 mètres de haut. Quand on lève les yeux, on a une impression d’immensité, presque de vertige… Un peu comme si on était happé par le ciel !
Ne ratez pas l’horloge astronomique
L’autre chose à ne pas manquer, c’est l’horloge astronomique. Elle a été construite au XIXe par Auguste-Lucien Vérité, un célèbre maître horloger, enfant de Beauvais. Sur le cadran central, un Christ en majesté est entouré des douze apôtres. Et, au total, 52 cadrans, 68 automates et 18 moteurs, qui se remontent à la main. Chaque jour pour les uns, une fois tous les 100 ans pour d’autres…
Si vous avez l’occasion, jetez un coup d’œil à l’arrière de l’horloge pour découvrir le mécanisme de 90 000 pièces, dont s’occupe avec énormément de soin l’association Beauvais Cathédrale.
Et aussi aux façades latérales, avec d’un côté le Mont Saint-Michel et de l’autre le château Montorgueil à Jersey.
Mais quels superbes vitraux !
À voir également, de très beaux vitraux, qui racontent 700 ans d’histoire du vitrail ! Il en reste quelques uns des origines de la cathédrale, les autres datant des XIVe, XVIe ou XXe siècles.
J’aime beaucoup celui de la chapelle Saint-Léonard, réalisé en 1986. Son petit plus ? Il contient deux fragments anciens représentant des chanoines. Comme il s’agit d’un gisant, celui de gauche aurait normalement dû être couché. Pourtant, il est présenté debout. Étonnant !
Ah les peintures murales de la cathédrale de Beauvais !
J’adore aussi les peintures murales de la cathédrale de Beauvais et surtout, même s’ils sont altérés, les fragments de peintures médiévales présents dans la chapelle Sainte-Anne.
La cathédrale de l’an 1000, toujours bon pied, bonnes pierres
Enfin, si vous êtes sur place, ne manquez pas la cathédrale carolingienne de l’an 1000, Notre-Dame de la Basse-Œuvre, témoin de l’architecture de cette époque. Construite puis agrandie, elle a été endommagée par un incendie au début du XIIIe. L’occasion saisie par Milon de Nanteuil, comte-évêque de Beauvais, pour décider l’édification d’une nouvelle cathédrale.
Mais si partout ailleurs les premières cathédrales ont disparu, Beauvais a (en partie) conservé la sienne, accolée à la façade ouest, et ça, c’est exceptionnel !
Festivités des 800 ans de la cathédrale de Beauvais
Troisième Nuit cathédrale « Plus Haut ! », le 20 septembre
Envie de participer aux festivités des 800 ans de la cathédrale de Beauvais ? Alors rendez-vous le samedi 20 septembre 2025, à 20 h 30 pour la troisième (et dernière) Nuit cathédrale, intitulée « Plus Haut ! »
Répondant au plus haut chœur gothique du monde, cette soirée de clôture est quasi exclusivement consacrée aux disciplines de cirque dites « aériennes ».
Sous la baguette de François Morel, un orchestre accompagnera chacun des numéros de cirque. Ainsi, sur différentes scènes disposées aux quatre coins du parvis, des numéros de jongleurs, d’acrobates, de spécialistes de la planche coréenne mais aussi les trapézistes du Cirk VOST ou le duo de sanglistes de Quentin Signori et Célia Milesi se succèderont toute la soirée, avant un final grandiose !
Dress code de la soirée ? « Tous en blanc ! ». Et ceux qui joueront le jeu seront récompensés par un cadeau collector…
Un mapping pour finir en beauté l’année, du 5 au 21 décembre
Pour mettre un point final à cette année anniversaire, un événement exceptionnel est prévu du 5 au 21 décembre 2025.
Un grand mapping est ainsi inscrit au calendrier, chaque semaine, du mercredi au dimanche, la façade de la cathédrale de Beauvais se transformant en toile vivante, entre histoire, art et technologie.
Les projections lumineuses, accompagnées de musique et d’effets visuels, offriront une expérience immersive et, en plus, gratuite !
La cathédrale Saint-Pierre de Beauvais en pratique
Rue Saint-Pierre, Beauvais.
Ouverte du du 1ᵉʳ avril au 31 octobre, tous les jours de 10 h à 18 h 15. Et du 1ᵉʳ novembre au 31 mars, tous les jours de 10 h à 12 h 15 et de 14 h 00 à 17 h 15. Fermée le 1er janvier.
Entrée gratuite.
Visite avec un audio-guide 5 € plein tarif, 2 € pour les 6/15 ans, gratuit – 6 ans.
Présentation audio-visuelle de l’horloge astronomique, tous les jours à 10 h 30, 11 h 30, 14 h 30, 15 h 30 et 16 h 30. Plus à 12 h 30 et 13 h 30 d’avril à septembre.
Tarifs : 5 € adultes, 2 € 6/15 ans, gratuit – 6 ans.
L’accès aux horloges est libre en dehors des séances de présentation audio-visiuelle.
2. Quartier épiscopal : avec un peu d’imagination…
En juin 1940, les bombardements allemands effacent du paysage une grande partie des maisons canoniales du quartier épiscopal et des anciennes murailles de la ville, qui disparaissent comme 80% de la cité.
Malgré cet immense carnage patrimonial, il reste quelques éléments permettant de se consoler (un peu) et d’imaginer la ville telle qu’elle était autrefois.
Ainsi, on peut encore voir un tronçon de l’enceinte gallo-romaine de la fin du IIIe siècle/début du IVe, qui a délimité le quartier de la cathédrale jusqu’au Moyen Âge.
De la collégiale Saint-Barthélémy du XIe, qui s’appuie sur le rempart, il ne reste que le chœur en ruines… mais c’est déjà ça ! Bien endommagé pendant la Révolution, l’édifice a été détruit en grande partie pendant la Seconde Guerre mondiale.
Heureusement, il reste également la « Maison paysanne de l’Oise », l’une des plus anciennes de Beauvais, datant du XVe. Ainsi que les charmantes maisons à pans de bois de la rue Nicolas Pastour, sans doute la voie la plus pittoresque de la ville.
Pour en savoir plus sur le quartier épiscopal…
Une visite gratuite du quartier épiscopal sera proposée par Marie Ansar, cheffe de projet Ville d’art et d’histoire et Calixte de Nigremont, directeur artistique des 800 ans de la cathédrale, le vendredi 29 août 2025, à 18 h 30.
Rendez-vous sur les marches du parvis de la cathédrale Saint-Pierre.
Renseignement : Maladrerie Saint-Lazare 03 44 15 67 62 ou maladrerie@beauvaisis.fr
3. La Maladrerie Saint-Lazare, un vrai joyau médiéval !
Outre la cathédrale, voici mon gros coup de cœur à Beauvais : c’est la Maladrerie Saint-Lazare, située à la sortie de la cité.
Cette ancienne léproserie, seule dans cet état de conservation en Europe, est un exemple unique de l’architecture hospitalière médiévale.
Les visiteurs du Beauvaisis ne s’y trompent pas : la Maladrerie est le second site touristique, après la cathédrale de Beauvais, à attirer les touristes, avec plus de 60 000 visites par an !
Clos par de hauts murs d’enceinte, le site forme un ensemble de trois hectares, classé aux Monuments historiques.
Il est constitué de l’ancien logis des religieux (qui s’occupaient des malades), d’une chapelle romane (près du bâtiment des malades, aujourd’hui disparu) et d’une magnifique grange du XIIIe. Si les deux premiers édifices ne se découvrent que de l’extérieur, la grange de 740 m2, elle, se visite.
Elle a conservé sa charpente de chêne à 12 mètres du sol. Et je peux même vous dire que cette charpente a été réalisée avec 700 troncs d’arbres, coupés pendant l’automne/hiver 1219/1220 ! Somptueux !
Créé en 2009, le jardin contemporain d’inspiration médiévale se visite, lui aussi, invitant à la flânerie et à la méditation.
S’il était naguère une véritable pharmacie à ciel ouvert, ce jardin compte à présent des carrés potagers, avec des légumes médiévaux mais pas que, un carré des céréales, un carré des petits fruits et un jardin de Marie, avec ses fleurs allant du bleu au violet et du blanc au rose.
Les prochains rendez-vous à la Maladrerie
Festival Malices et Merveilles, les samedi 30 août et dimanche 31 août
Dédié aux arts du cirque et de la rue, ce festival s’adresse à tous les publics, réunissant une quinzaine de compagnies professionnelles, venues des quatre coins du globe.
Musique, cirque, théâtre de rue, contes et autres joyeusetés seront ainsi proposés lors de ce rendez-vous 100% gratuit.
Les Journées des plantes, du 12 au 14 septembre
Plus de 60 exposants, pépiniéristes, horticulteurs et artisans d’art seront présents à la Maladrerie pour l’occasion.
Au programme : marché aux plantes, ateliers pratiques, exposition et atelier sensoriel jeune public « Le jardin des sons », dimanche, à 15 h. Sur réservation pour les 4/9 ans.
Vendredi 12, de 14 h à 19 h; samedi 13, de 10 h à 19 h et dimanche 14, de 10 h à 18 h.
Entrée 3 €, gratuit – 18 ans.
Mais aussi…
Labellisée Tourisme et Handicap, la Maladrerie propose une large offre de visite pour tous les publics (expositions, visites libres, visites guidées, visites au clair de lune, escape game, conférences, lectures, séances de yoga…). Voir sur maladrerie.fr mais également sur visitbeauvais.fr
La Maladrerie Saint-Lazare en pratique
203 rue de Paris, 60 000 Beauvais
03 44 15 67 62
Les chiens ne sont pas admis.
Site ouvert du mardi au dimanche, de 11 h à 18 h.
4. À la Manufacture de tapisserie de Beauvais, rien que l’excellence !
Ville drapière depuis le Moyen Âge, située sur la route des Flandres, Beauvais a été dotée d’une Manufacture royale de tapisserie par Louis XIV et Colbert, excusez du peu…
Détruite en 1940, elle s’est réfugiée sur le site des Gobelins à Paris. Si certains lissiers (oui, on les appelle ainsi) sont restés dans la capitale, quatorze d’entre eux sont revenus à Beauvais, en 1989. Dix métiers regagnent aussi l’Oise, installés dans les anciens abattoirs rénovés, un site plein de charme et de possibilités.
Ici, on créé des tapisseries de basse-lisse, sur un métier horizontal. Dans cet « exercice », il y a bien une trame et une chaîne en coton. Mais cette dernière, qui n’est qu’un support invisible, est intégralement recouverte par la trame, qui vient dessiner des motifs colorés.
Toutes les tapisseries sont créées d’après des œuvres d’artistes contemporains et destinées aux collections du Mobilier national. Pas pour finir dans ses réserves mais avec une destination bien précise.
Les lissiers et lissières de l’Oise travaillent ainsi sur un projet pour la cathédrale de Beauvais, un autre pour le château royal de Copenhague ou encore sur l’une des sept tapisseries qui formeront une nouvelle tenture pour Notre-Dame de Paris. Autant dire qu’on est ici dans la plus haute excellence, celle qui nécessite un sacré savoir-faire.
C’est au lissier qu’incombe le choix des couleurs pour traduire l’œuvre de l’artiste et ça, ce n’est pas une mince affaire !
Excepté la teinture (faite aux Gobelins à Paris), tout est réalisé à Beauvais. Demandant entre 6 mois et 6 ans pour une tapisserie…
Rattachée au Mobilier national, la Manufacture de tapisserie de Beauvais appose d’ailleurs un monogramme MBN sur tous ses tissages, certifiant ainsi un savoir-faire séculaire.
Pour découvrir cet art ancestral
Voici les prochains rendez-vous pour découvrir la Manufacture de tapisserie :
Le mardi 17 septembre 2025, à 14 h, visite commentée de la Manufacture ». Tarif : 5 €.
Le mercredi 24 septembre, à 14 h, visite-atelier de la Manufacture, avec une visite commentée suivie d’un atelier broderie. Tarif : 20 € pour un adulte et un enfant, 15 € pour un enfant supplémentaire. Une expérience ludique et amusante pour découvrir un savoir-faire unique !
Le mercredi 29 octobre, à 14 h, visite-atelier de la Manufacture, avec une visite commentée suivie d’un atelier broderie. Tarif : 20 € pour un adulte et un enfant, 15 € pour un enfant supplémentaire.
Manufacture de tapisserie, 24 rue Henri Brispot, Beauvais.
Réservation au 03 44 15 30 30 ou contact@visitbeauvais.fr
5. Au Quadrilatère, hier, aujourd’hui, demain…
En avril dernier, il a rouvert ses portes, après deux ans de travaux. Autant dire que le Quadrilatère est arrivé à point pour célébrer, à sa façon, les 800 ans de la cathédrale de Beauvais.
Cet espace, dédié au soutien à la création contemporaine, propose actuellement trois expositions.
Jusqu’au 6 janvier 2026, Cécile Bart expose ses peintures écran, créées in situ, dans « Peu importent les ressemblances ». Grands tissus colorés, lumières, transparences, on dirait que l’artiste a peint l’espace…
Quant aux colonnes textiles, autre dispositif visuel, elles soulignent la verticalité de l’espace, clin d’œil aux tapisseries de Beauvais.
Également jusque début janvier 2026, « André Hermant, architecte iconographe » est une exposition hommage à celui qui a conçu, en 1976, le très moderniste Quadrilatère.
Enfin, visible jusqu’au 31 août 2026, « Les Infeuilletables » est une exposition de Stéphanie Mansy, en forme d’intervention artistique sur une grande surface murale du Quadrilatère. Invitée en résidence, l’artiste fait dialoguer sa composition avec les vestiges gallo-romains présents sur place.
Parce que oui, sous le Quadrilatère, se cache une crypte archéologique du IIIe siècle. Accessible pour la première fois au public, elle offre une immersion dans la ville antique et particulièrement dans l’ancienne citerne. Jeux de lumière, dispositifs audiovisuels, expo d’objets et de maquette, le parcours muséographique est passionnant !
Enfin, le Quadrilatère abrite le Centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine (CIAP), lieu incontournable pour toute cité labellisée Ville d’art et d’histoire. Il invite à redécouvrir la ville, grâce à des maquettes, des audiovisuels et diverses œuvres inédites, et fait parcourir au visiteur 100 ans d’histoire.
Le Quadrilatère en pratique
22 rue Saint-Pierre, 60 000 Beauvais.
06 81 98 79 25
Le Quadrilatère est doté d’un très sympathique café, avec une terrasse donnant sur la cathédrale de Beauvais.
À lire ici Mes bonnes adresses à Beauvais pour manger et dormir
J’ai été invitée par Oise Tourisme, merci à eux !
