À Charleroi, plutôt parcours archi ou musée de la Photo ?

Je ne vous dirai pas que c’est la plus jolie ville de Wallonie car ce serait mentir. N’empêche, Charleroi mérite une visite et pas seulement pour son aéroport low-cost. La ville du Hainaut, autrefois très prospère, est un véritable catalogue architectural à ciel ouvert, entre Art nouveau, Art déco et Modernisme. Avec un hôtel de ville et un beffroi tout à fait exceptionnels. Sans compter son passionnant musée de la Photographie, parmi les plus riches d’Europe. Alors, quand irez-vous l’explorer ?

Inauguré en 1936, c’est le plus jeune des beffrois belges, le seul de style Art déco, avec un brin de classicisme quand même. Construit en pierres blanches, bleues et briques spéciales, il culmine à 70 mètres de hauteur, couronné par un clocheton en bronze. 

Charleroi, un vrai catalogue d’architecture !

Difficile de le croire. Et pourtant, jusqu’à la Première Guerre mondiale, la Belgique se classe au deuxième rang des puissances industrielles mondiales, avec Charleroi en locomotive ! 

À la fin du XIXe et au début du XXe , la ville du Hainaut connaît une expansion économique sans pareil. Elle se transforme, grâce à de talentueux architectes, qui vont œuvrer pour répondre aux souhaits de toutes les couches de la société. Notamment grâce à de nouvelles techniques, comme le béton armé, qui permet de construire à moindre coût.

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Charleroi se pare donc de maisons dans l’air du temps. Celui de l’Art nouveau, de l’Art déco ou du Modernisme, ou à la frontière de deux courants, dans un style typiquement régional. 

Car si la cité est un eldorado pour qui aime l’architecture, les demeures y sont souvent éclectiques, mélangeant les styles. 

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La Maison Regniers et son superbe vitrail

Lors de ma balade dans la ville des bords de Sambre, j’ai eu la chance de pouvoir entrer dans la Maison Regniers, située au n°25, quai Arthur Rimbaud.

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Construite en 1873 pour un exportateur de verre, cette demeure typique de Charleroi a été restaurée à l’identique par André Lierneux et Béatrice Garny, un couple d’historiens, propriétaire depuis 1999. 

Charleroi-Art-deco-Maison-Regniers-chambre-a-coucherIls lui ont redonné son lustre d’antan, mettant notamment en valeur le jardin d’hiver avec son incroyable vitrail Art nouveau ! 

Les époux Lierneux-Garny ouvrent régulièrement leur maison au public, à l’occasion de visites guidées. Pour en savoir plus sur ces visites, lierneux.garny@skynet.be, 00 32 476 453 157 ou 00 32 476 449 717.

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La Maison Dorée et ses sgraffites

Rue Tumelaire, c’est la Maison Dorée (aujourd’hui local de l’Association de la Presse) qui fait son petit effet « waouh ». Ce magnifique édifice à la façade Art nouveau a été construit en 1899 par l’architecte Alfred Frère, qui y avait installé son habitation et son cabinet d’architecte. La façade a été décorée de sgraffites par Gabriel Van Dievoet, un célèbre décorateur Art nouveau. 

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Et la Maison du Docteur Mattot

Autre bâtiment qui fait courir les amateurs d’architecture et plus particulièrement de Modernisme, la Maison du Docteur Mattot, située 3 bd Dewandre. 

Le Modernisme réinvente l’architecture, dans un style très sobre, aux lignes et aux formes pures, en rupture avec le passé. Fini les ornements de l’Art déco ! Ce qui compte, c’est le côté pratique du bâtiment et l’apport de lumière à l’intérieur.

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Son architecte, Marcel Leborgne, a conçu ici une maison pour le directeur de la maternité Reine Astrid, située en face. Elle intègre une salle d’attente et un cabinet au rez-de-chaussée, ainsi qu’un logement aux étages. Le bâtiment, dépouillé et tout en courbes, présente une façade avant de style paquebot. À l’intérieur, rigueur minimaliste mais utilisation des matériaux les plus nobles (érable sycomore, ébène de Macassar, cuir, velours…). 

Marcel Leborgne suit ici à la lettre la philosophie du Corbusier « Là où naît l’ordre, naît le bien-être ». Plutôt juste, non ?

Deux parcours architecture à faire en autonomie à Charleroi

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Pour découvrir les plus belles façades Art déco de Charleroi en toute autonomie, une balade d’environ 4 km, sur le thème de l’Art déco et du Modernisme, est proposée au départ du pont du Roi Baudouin. C’est par ICI

Si vous préférez l’Art nouveau, voici un autre parcours d’environ 2 km, au départ de la place Charles II . À faire également en toute liberté. C’est par ICI

Où se renseigner ?

Charleroi-maisonOffice du tourisme de Charleroi, Maison du tourisme

Place Vauban 20, 6000 Charleroi

00 32 (0) 71 86 14 14

www.cm-tourisme.be

Des visites guidées pour individuels seront à nouveau organisées en 2026. Rendez-vous sur cm-tourisme.be (tapez « Promenades » dans la zone de recherche du site, puis allez sur « Promenades guidées pour individuels »).

Sinon, des visites guidées sont également proposées par le CAL Charleroi.
Renseignements au 00 32 (0) 71 53 91 72 ou info@cal-charleroi.be

Voir aussi visitwallonia.be

L’hôtel de ville, perle Art déco de Charleroi

C’est l’un des rares hôtels de ville de Wallonie à être classé comme Patrimoine exceptionnel pour son intérieur Art déco ! Autant dire la beauté, le lustre et l’élégance de cet édifice, bâti en 1936 et symbole d’une ville en pleine expansion économique…

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Dessiné par l’architecte Jules Cézar (qui a gagné le concours d’architecture) mais mené à son terme par Joseph André, ce vaste bâtiment a été décoré de manière somptueuse, rien qu’avec des matériaux nobles. Marbres, cuivres, boiseries, tapisseries, feuille d’or, rien n’était trop beau pour cet hôtel de ville devant évoquer la puissance de la ville de Charleroi. 

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Hall d’entrée, escalier d’honneur, puits central, salle du Conseil, salle du Collège, tout ici témoigne du talent de l’architecte Joseph André, qui a su s’entourer des meilleurs artistes belges.

Des lustres faits de 90 000 perles en cristal

Les grandes portes en bronze s’ouvrent sur une première salle, décorée de statues signées Georges Wasterlain. Toutes les quatre représentent des travailleurs de la région, à savoir un mineur, un métallurgiste, un souffleur de verre et un électromécanicien. 

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À voir aussi, en-haut du monumental escalier d’honneur, une sculpture en bronze doré d’Alphonse Darville, intitulée La Gloire et la Paix et évoquant la puissance de la ville.

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Grâce à notre guide du jour, nous avons pu entrer dans la salle du Conseil. Ses sept fenêtres sont décorées de vitraux aux armes des chefs-lieux des sept cantons de l’arrondissement. 

Mais j’ai surtout aimé les trois lustres monumentaux, composés chacun de 90 000 perles en cristal du Val-Saint-Lambert.

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La salle est également ornée de sept panneaux décoratifs de Jos de Smedt, à la gloire de la ville et son fabuleux essor industriel. Pas de doute possible : leur style épuré et géométrique est à 100% représentatif de l’Art déco. 

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La salle des fêtes de l’hôtel de ville de Charleroi est, elle aussi, un modèle Art déco. Notamment par le bas-relief doré à la feuille, signé par le sculpteur Marcel Rau, qui décore la scène. On y voit quatre des neuf muses de la mythologie grecque, accompagnées d’autres personnages. 

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Et un beffroi inscrit sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO

Malheureusement, les visites du beffroi de Charleroi ont été suspendues jusqu’à nouvel ordre (j’espère pas définitivement !). On ne pourra donc admirer que de l’extérieur cet emblème des libertés communales, qui fait partie intégrante de l’hôtel de ville. 

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Inauguré en 1936, c’est le plus jeune des beffrois belges, le seul de style Art déco, avec un brin de classicisme quand même. Construit en pierres blanches, bleues et briques spéciales, il culmine à 70 mètres de hauteur, couronné par un clocheton en bronze. 

Au sommet de ses 272 marches, un carillon de 47 cloches et un panorama à 360°… qu’on espère pouvoir admirer à nouveau un jour prochain. 

L’hôtel de ville de Charleroi en pratique   

Au Beffroi CharleroiPlace du Manège, 6000 Charleroi

Les visites du beffroi sont, pour l’instant, suspendues. 

En revanche, l’hôtel de ville est ouvert toute l’année, du lundi au vendredi, de 8h à 16h30. Les visiteurs ont un accès limité au bâtiment (notamment au rez-de-chaussée), certaines salles n’étant pas accessibles. Entrée gratuite bien sûr.

Des visites guidées complètes peuvent être proposées pour les groupes.
S’adresser à la Maison du tourisme du Pays de Charleroi, info@paysdecharleroi.be ou 00 32 (0) 71 86 14 14.

Le musée de la Photographie de Charleroi, quelle découverte !

On dit qu’il abrite la plus grande collection photographique d’Europe ! Que vous soyez passionné de photo ou juste curieux, le musée de la Photographie, centre d’art contemporain de la Communauté française, vaut donc largement la visite !

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Installé dans les bâtiments fin du 19e de l’ancien carmel néo-gothique de Mont-sur-Marchienne, il a fait l’objet de divers travaux de rénovation et d’extension. Malgré cela, le musée de la Photographie de Charleroi manquait toujours d’espace, ce qui a conduit, en 2008, à la construction d’une nouvelle aile. Aérienne et lumineuse, elle vient agrandir l’ancien carmel, mais sans le dénaturer.

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Voici donc le musée dans des habits assez grands pour présenter ses collections permanentes et temporaires. Et s’afficher comme l’un des plus importants musées de la photographie en Europe, avec 2 200 m2 de surface d’exposition.

Des collections impressionnantes !

Mais plus que sa taille, ce sont évidemment les collections du musée de la Photographie de Charleroi qui sont exceptionnelles. Elles rassemblent environ 100 000 photos, des millions de négatifs et 5000 appareils photos, dont l’ensemble ne peut bien sûr pas être exposé ! À la base de ces riches collections, un fond initial constitué de dons, faits par l’Académie de Charleroi, qui a été la première à dispenser des cours de photo. 

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Je ne vous parlerai pas des expos temporaires, qui changent régulièrement, et que vous trouverez sur le site du musée. Disons plutôt un petit mot des collections permanentes, qui couvrent toute l’histoire de la photographie, des pionniers à nos jours, au travers de près de 800 clichés. 

Le parcours commence dans l’ancien carmel, où un accrochage chronologique montre toute la diversité artistique et technique du Huitième Art, des premiers daguerréotypes jusqu’aux années 1970.

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Camera obscura en bois, plaques de métal des débuts (les plus anciennes datent de 1848), plaques de  verre… on suit pas à pas les progrès techniques de ce nouvel art. 

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Mais ces progrès technologiques ont également une incidence sur le côté esthétique des clichés. Au fil des salles, on découvre ainsi un large panorama international de la photo historique, qu’elle soit intime, documentaire ou plus sociale. 

Une riche collection d’appareils photo

Dans ce passionnant parcours chronologique, une vingtaine de salles sont ensuite consacrées au travail artistique de photographes du 20e et de ce premier quart du 21e. Qu’ils soient européens, américains ou japonais…

William Klein, Gun 1, New York 1955
William Klein, Gun 1, New York 1955
Robert Doisneau, Information, 1956
Robert Doisneau, Information, 1956
Diane Arbus, Woman with a veil on Fifth Avenue, 1968
Diane Arbus, Woman with a veil on Fifth Avenue, 1968
Raúl Corralès, Che Guevara participant à une émission de télévision, 1959
Raúl Corralès, Che Guevara participant à une émission de télévision, 1959

La nouvelle aile fait quant à elle la part belle à la photo contemporaine en couleur, autour de divers thèmes, comme le voyage ou la musique… Les différentes périodes s’entrecroisent autour d’une même thématique, avec la possibilité d’exposer de très grands formats. 

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Charleroi-musée-de-la-Photographie-photo-monumentale

Catherine Lemblé, Sarah's First Sun, 2020
Catherine Lemblé, Sarah’s First Sun, 2020

Quant à la collection d’appareils photo, elle raconte, elle aussi, l’histoire de la technique photographique. Parmi ses richesses, des appareils utilisés pour la daguerréotypie, des pliables, des polaroïds, des binoculaires, des chambres de voyage et de studio, des reflex, des jetables et même des numériques !

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Le musée de la photographie de Charleroi en pratique

Charleroi-musée-de-la-Photographie-cafe-du-museeAvenue Paul Pastur 11, 6032 Charleroi

00 32 71 43 58 10

Entrée 8 € individuels, 6 € seniors, 4 € étudiants, PMR et demandeurs d’emploi.

Le premier dimanche du mois, accès gratuit aux collections permanentes (ce jour-là 4 € tarif plein et 2,50 € tarif réduit pour l’accès aux expositions temporaires).

Trois expositions temporaires sont présentées jusqu’au 25 janvier 2026, voir sur www.museephoto.be

Sur place, un beau café du musée, très lumineux, pour déjeuner (sandwiches, salades, pâtes…), goûter (gâteaux) ou boire un café, avec une vue imprenable sur le parc des Carmélites. 

www.museephoto.be

Où manger à Charleroi ?

Le restaurant Papilles et Pupilles à Charleroi

Si vous êtes en quête d’une table où prendre place à l’heure du déjeuner, voici une jolie adresse dans le centre de Charleroi. Comme son nom l’indique, elle réjouira aussi bien vos papilles que vos pupilles…

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Derrière une classique façade blanche, la déco y est en effet plutôt soignée, entre éléments de charme (cheminées, belles moulures, planchers, verrière…) et choix plus contemporains. L’ensemble est chaleureux et accueillant, invitant à se poser le temps d’un bon repas.

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Côté assiette, Papilles et Pupilles tient également ses promesses. Avec, au fil des saisons (j’y avais déjeuné ce printemps, d’où les asperges en entrée), une cuisine faite maison, créative et délicieuse, réalisée à base de produits frais. What else ?

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Le restaurant Papilles et Pupilles en pratique

Charleroi-restaurant-Papilles-et-Pupilles-couloirRue Charles Dupret 15, 6000 Charleroi

00 32 488 99 85 95 

https://www.facebook.com/PapillesetpupillesRestaurant?fref=ts

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J’ai été invitée par VISITWallonia, merci à eux !

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